Comme quatre autres établissement, le CHU de Rennes a été retenu pour devenir un centre de référence pour la maladie de Lyme. L'objectif : assurer une meilleure prise en charge notamment pour les patients à la "trajectoire complexe."
Ils avaient été dix à candidater, cinq ont été retenus. Le CHU de Clermont-Ferrand associé au CHU de Saint-Etienne, le CHU de Marseille, le CHU de Strasbourg, associé au CHU de Nancy et le Groupe hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) associé au CHU de Créteil et le CHU de Rennes. Tous vont devenir des centres de référence pour les patients atteints de la maladie de Lyme, dans le cadre du Plan Lyme initié par Marisol Touraine.
Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes précise "des spécialistes seront rassemblés autour des dossiers compliqués, ceux qui n'ont pas eu de réponses auprès de leur généraliste et d'un hôpital de proximité. Il s'agit d'améliorer la prise en charge des patients." Rennes deviendra la référence pour tout le quart Nord Ouest incluant la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et la Normandie. "Les symptômes ressemblent à ceux de beaucoup de maladies donc il ne faut pas se tromper" explique-t-il et d'ajouter "un travail sur le diagnostic sera fait, pour mieux dépister la maladie."
En Bretagne, selon les derniers chiffres de Santé Publique France, on recense 1 cas pour 1000 habitants, par an.
Devenir un centre de référence implique une réorganisation et la mise en place de protocoles, pour les adultes et les enfants atteints. "L'objectif, c'est d'être opérationnel en septembre 2019."
La maladie de Lyme en France, ce que l'on sait
La maladie de Lyme se transmet par la morsure de tiques infectées par la bactérie Borrelia. Si sa manifestation peut se limiter à une rougeur caractéristique autour de la morsure, elle provoque dans certains cas des troubles invalidants et douloureux, notamment neurologiques, articulaires et musculaires. Pierre Tattevin indique "5 à 10 % des tiques sont porteuses de la maladie." "Les régions les plus touchées sont le Limousin et l'Alsace."
Le nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme a connu une "augmentation significative" en 2018, a annoncé mercredi le ministère de la Santé, qui attribue cette évolution à l'expansion des tiques et à la plus grande sensibilisation des médecins.
Le nombre de nouveaux cas "diagnostiqués en médecine générale en France" a atteint 104 cas pour 100.000 habitants l'an dernier (soit plus de 67 000 cas), contre 69 pour 100 000 en 2017 (environ 45 000 cas). "Des conditions climatiques favorables au développement des tiques et la sensibilisation des professionnels de santé au diagnostic de cette maladie pourraient expliquer cette augmentation", a indiqué la Direction générale de la santé (DGS), à l'issue d'une réunion sur ce dossier au ministère.
Selon les chiffres de Santé publique France et du réseau de surveillance Sentinelles, l'incidence de cette maladie transmise par les tiques était stable autour de 26 000 nouveaux cas par an entre 2009 et 2014, avant d'augmenter à 33 200 en 2015 et 54 600 en 2016, puis de retomber à 44.700 cas diagnostiqués en 2017. Les associations de patients jugent ces chiffres sous-estimés car de nombreux cas ne sont selon elles pas diagnostiqués. "Ces résultats incitent au renforcement des actions de prévention", souligne le ministère, qui "rappelle l'importance des précautions à prendre avant les activités dans la nature" (vêtements longs, produits répulsifs, etc.).